Sprint final, duels au sommet, Eric di Meco aura tout connu et tout vécu lors de ses années olympiennes. Décryptage d’un ancien minot à l’heure d’un quasi-tournant de la saison.
Eric di Meco, l’OM se déplace sur la pelouse de Gerland ce dimanche. Est-ce qu’on peut accorder des similitudes au parcours des deux clubs cette saison ?
Des similitudes peut-être, au niveau des résultats et des attentes des deux clubs, qui étaient prévus au départ de la saison pour jouer le titre l’un contre l’autre. Après, je pense qu’on a quand même été beaucoup plus serein du côté de l’OM, même s’il y a eu quelques problèmes sur le terrain. Lyon a par contre eu une saison très chaotique. Ça peut d’ailleurs expliquer ce qui se passe aujourd’hui, avec une équipe à bout de nerf, car ils ont été relégable à un moment donné puis ont fait une remontée fulgurante.
On peut donc se dire que la tâche pourrait être plus aisée que prévu pour l’OM ?
Non, je me méfie de ce match et plus généralement de Lyon pour deux raisons. D’une, la 3e place est tout simplement vitale pour eux. Si jamais ils finissaient 4èmes à la fin du championnat, ils seraient obligés de vendre les meubles. De deux, il faut se dire qu’ils ne lâchent jamais et qu’ils vont vouloir se faire le champion en titre. Et surtout, nous empêcher de gagner un second championnat consécutif. Il faut se souvenir qu’il y a deux ans, ils nous avaient empêché de finir champion en venant gagner au Vélodrome (1-3, 36e journée). Les Marseillais ont de la mémoire et n’ont pas oublié cet épisode malheureux.
«Lyon a pris Gourcuff pour être un leader, mais il n’en a pas les qualités»
La victoire est presque impérative pour les deux équipes, en somme. Mais qu’en est-il du match nul ?
Ce serait un meilleur résultat pour l’OM car le calendrier proposé à Lille, avec le PSG et Rennes pour les deux dernières journées risque d’être compliqué. Les derniers points seront difficiles à gratter. Après il faut se dire que tout le monde a envie du titre à l’OM, mais la deuxième place est aussi vitale pour le club.
Lisandro a déclaré dans la presse que pour espérer quelque chose cette saison, l’OL devait gagner ses 5 derniers matches. Qu’est-ce que ça t’inspire ?
C’est sûrement leur meilleur joueur, mais également celui qui a le plus de personnalité. C’est un leader naturel sur le terrain. Quand il monte au créneau, ça peut aider les joueurs qui ont un peu lâché. Même avec un Gourcuff moyen, l’OL a quand même avec Gomis et Lisandro des garçons capables de débloquer des situations. Maintenant, de là à gagner les 5 derniers matches… Oui, tout est possible. Mais ça va être compliqué. Il y a quand même des garçons qui n’ont plus l’air concerné.
Tu parlais d’un « Gourcuff moyen », est-ce que tu penses que c’est le genre de joueur qui peut se réveiller contre l’OM ?
La question que je me pose à son sujet, c’est de savoir s’il est un vrai leader ou non. Est-ce qu’il peut tirer son équipe vers le haut, ou est-ce qu’il a besoin d’une équipe qui tourne pour flamber ? Lyon l’a pris pour être un leader, mais il n’en a pas les qualités sur le terrain comme en dehors. Il est un peu effacé. La grosse erreur de l’OL c’est cette mise en scène «à la Real Madrid» lors de son arrivée, alors que c’est un garçon timide.