Comment expliquer les difficultés lyonnaises ?

05/05/2011 21:18

 

Epouvantail du foot français dans les années 2000, Lyon ne gagne plus de titre depuis 2008. Les deux anciens du club, Guy Stephan et Loïc Remy, analysent le sujet avant le match à Gerland dimanche.

Lyon restera quoiqu’il arrive le club français des années 2000 en termes de résultats. Pour tous ceux qui se sont intéressés au foot en ce début de millénaire, le rouleau compresseur du président Aulas a longtemps fait figure de référence.«Ils ont été tellement haut. Etre champion de France sept fois de suite (de 2002 à 2008) est exceptionnel» rappelle ainsi Guy Stephan qui était de l’éclosion de l’OL, où il fut coach et au club pendant près de cinq ans (1992-97). 
Mais voilà, depuis le doublé 2007-08, Lyon (actuel 3e) n’a plus rien gagné mais a toujours fini sur le podium. Exemplaire pour un club lambda, plus compliqué pour une machine qui a tant gagné pendant si longtemps. Alors comment l’expliquer ?«Fin de cycle, je ne sais pas, tranche Loïc Remy, ancien de la maison où il a été formé (2005-08), c’est peut-être dû au changement : d’entraîneurs, de joueurs. C’est ce qui arrive de partout à un moment donné.» La thèse la plus probable que rejoint Stephan : «Il y a peut-être une certaine usure, des cadres sont aussi moins performants et il y a eu pas mal de blessures. Mais surtout des joueurs «hors-normes» comme Juninho et d'autres ne sont plus là.»
D’autant qu’en feuilletant le livre à souvenir, les noms pullulent en plus du génial Brésilien précité : Essien, M.Diarra, Malouda, Anderson, Abidal, Tiago, Wiltord, Benzema… La liste est encore longue, tous sont partis. Si ceux qui sont restés ont vieilli (Cris), que vaut la nouvelle génération ? C’est là le cœur du débat. «Le groupe est de qualité, il y a de très bons joueurs mais il semble que la mayonnaise n’arrive pas à prendre» poursuit Remy qui a pour le coup une pensée pour ses deux anciens dirigeants que sont Jean-Michel Aulas et Bernard Lacombe : «Ces deux personnes-là doivent être  vraiment surprises et attristées de voir le club être dans cette situation-là.» 

Stephan : «Lyon reste une place forte du foot français»

Avec des Lisandro, Gourcuff, Gomis ou encore Toulalan et Lloris, il y a pourtant de la matière.«Ça reste une équipe compétitive même si c’est nettement en-dessous de ce qu’ils ont montré les saisons précédentes» estime Stephan. 
Autre aspect, celui de l’entraîneur. L’arrêt de la moisson de titres a coïncidé avec l’arrivée de Claude Puel à l’été 2008. En faire un bouc-émissaire serait un raccourci rapide que ne veut pas emprunter le coach adjoint de l’OM : «Il n’y a pas eu de titres avec Claude Puel et c’est ce qu’on retiendra. Mais on ne pourra pas lui enlever sa ténacité, il a pris des coups, il en prend encore et il reste debout. Et on ne lui enlèvera pas non plus sa demi-finale de Champions League la saison passée.»
Car, malgré la menace du PSG, Lyon peut encore totalement croire au podium. L’OM sera donc dimanche dans «une place forte du foot français» comme le dit Stephan qui rappelle que l’OL n’a perdu qu’un match à Gerland cette saison«contre le cours du jeu» face au Verts. 
Au final, «il y a des saisons comme ça» comme le juge Remy qui conclut : «Il n’y a pas la crise non plus. S’ils se qualifient pour la Champions League, je pense que ça sera très bien pour eux. Et l’année prochaine, ça sera une autre saison.» 
 

E.J. (avec S.B.)